Courtney Marie Andrews - La Boule Noire

Valentine est « un disque en quête d’amour », explique Courtney Marie Andrews, mais l’amour, découvre-t-elle, « est bien plus vaste que je ne l’imaginais : il se construit avec le temps, la confiance, les changements. Plus on s’y enfonce, plus il devient autre chose, méconnaissable. » Écrit à la fin d’un cycle et au recommencement intense d’un autre, Valentine exige davantage de ceux qu’on aime et révèle une Courtney plus forte, lucide et affirmée. Depuis ses débuts, de Honest Life (2016) à Old Flowers (2020, nommé aux Grammy) puis Loose Future (2022), Andrews s’impose comme une artiste qui refuse la répétition, explorant sans cesse de nouvelles passerelles entre folk et americana. Coproduit avec Jerry Bernhardt et enregistré presque entièrement sur bande, Valentine privilégie la performance brute à la perfection. Les influences de Lee Hazlewood, Big Star ou Fleetwood Mac y transparaissent, donnant un disque élégant, intense et profondément humain. Né d’une période de douleur et de renouveau, traversée par la maladie d’un proche et la fin d’une relation, l’album capte une énergie à la fois fragile et combative. Andrews décrit un état de « limerence » — passion obsessionnelle mais transformatrice — qu’elle choisit d’embrasser plutôt que de fuir. Les morceaux qui en émergent oscillent entre ferveur et vulnérabilité, entre tendresse et défi. De l’hymne mordant Everyone Wants to Feel Like You Do, au souffle aérien de Little Picture of a Butterfly, jusqu’à la menace tendre de Hangman, Valentine explore la puissance de l’amour, non comme objet ou illusion, mais comme expérience vivante faite de confiance, de désordre et de croissance. Andrews y déploie aussi sa voix avec une assurance nouvelle — instrument central, direct et vibrant — nourrie par son travail parallèle de peintre et poète. Avec Valentine, Courtney Marie Andrews signe son disque le plus audacieux et intime : un album d’amour, mais un amour vrai, imparfait, toujours en transformation.